J’ai compris qu’il fallait m’améliorer en tant qu’individu.

École de découverte de soi, le golf nous pose de multiples interrogations : sur cette terre, comment j’organise mon temps ? Quel espace j’occupe ? Que fais-je avec les autres ? En qui ai-je confiance ? De quelle indulgence suis-je capable ? Quelles solutions je trouve pour progresser sur un parcours semé d’embûches ? Est-ce que je m’arrête parfois pour sentir les fleurs ? Nos réponses nous aident à mieux prendre la mesure de notre existence.

Le trou 18, dénommé LA FOULE par Hubert Chesneau, architecte du National, est celui qui offre, potentiellement, devant une tribune de spectateurs, « le plus d’options tactiques en fonction des conditions atmosphériques et des marques de départ », selon Christophe Muniesa, directeur de la ffgolf et ancien pro de golf. Quoi qu’il en soit, Terminus, le 18, c’est le trou de l’arrivée. Fin de partie.

Mesdames et messieurs, nous arrivons à destination. Merci de nous avoir fait confiance.

Le golf, le vrai

« La course, la vraie, celle qui ne s’embarrasse ni d’écriture technique sur le sujet ni d’éléments numériques pour mesurer le corps qui palpite à l’intérieur, la course, la vraie, est comme la poésie ou l’amour véritable : elle n’exige rien d’autre que l’essentiel », nous confie la poétesse fan de course à pied, Cécile Coulon. Je ressens la même chose vis-à-vis du golf. Le golf, le vrai, celui du jeu, exige tout de nous : il nous offre la possibilité de tout donner lors d’un voyage initiatique dont nous sommes le héros.

J’ai compris qu’il fallait m’améliorer en tant qu’individu.

Annika Sorestam

« Pour devenir n° 1, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’améliorer mon swing, mais de devenir une joueuse complète, de m’améliorer en tant qu’individu », comme l’explique la championne Annika Sorenstam, l’une des plus régulières dans la performance.

Le jeu de la vie

Dans toute grande aventure, le héros ressort métamorphosé de son voyage dont il est revenu avec une récompense (trésor, élixir ou savoir), qui aidera à améliorer le monde ordinaire, la civilisation, la vie des habitants du village, la Foule.

Le golfeur triomphe pareillement au héros en étant créatif (valeur artistique) et efficace (valeur économique) dans son approche du parcours – comme c’est le cas de tous les champions, toujours créatifs et efficaces. Mais attention, la chute peut être brutale : gare à l’hybris, la démesure, la folie de se prendre pour un dieu… Rares sont ceux qui restent épargnés.

En jouant au golf, on joue à vivre, sans courir aucun des risques de la vie. 

Jacques Attali

« On a vanté l’exigence du jeu, sa difficulté, l’obligation de marcher, de se concentrer et bien d’autres choses, nous dit Jacques Attali dans un fameux article sur le golf. Mais comme toutes ces raisons donnent le sentiment qu’il est une punition plus qu’un plaisir, un médicament plus qu’une friandise, la principale raison de l’inattendu succès planétaire de ce sport improbable et si passionnant me paraît être ailleurs : le golf fournit la plus parfaite métaphore ludique de la condition humaine. En jouant au golf, on joue à vivre, sans courir aucun des risques de la vie. […] Ainsi va la vie, qui fait de son simulacre une activité de plus en plus nécessaire, dans un monde de plus en plus virtuel, de moins en moins naturel ».

Jouons donc à ce jeu sans considérer qu’il s’agit de vie ou de mort, jouons au golf comme un entraînement à « devenir une meilleure personne. »

Après un mauvais coup du sort, un mauvais rebond, un mauvais lie, quand la frustration devient trop forte, suivons le conseil de Bernhard Langer, faisons un pas en arrière pour nous rappeler qu’il y a des choses plus graves dans la vraie vie, et en avant !

N’oublie pas de respirer les fleurs.

Walter Hagen

Jouons la balle où elle se trouve, reprenons notre route, musclons notre détermination, notre résilience, notre volonté de progresser sans oublier de prendre le temps de respirer, de cueillir le jour…

« Ne te torture par l’esprit. Tu n’es ici-bas que pour une visite. N’oublie pas de t’arrêter pour respirer les fleurs », insistait le légendaire Walter Hagen.

 

Qui vous inspire ?

Pour être souriant en cette période de fête, mon message de golfeur à l’issue du parcours sera celui d’Orville, l’albatros qui transporte Bernard et Bianca dans les airs, qui se pose souvent en catastrophe, mais reste toujours très positif, après chaque tentative : « C’est l’un de mes meilleurs atterrissages ! »

Nous simples humains, enfants de la Terre, du Ciel et de la Mer, nous avons nos propres combats à mener. Nos multiples victoires passées, solitaires et collectives, nous donnent confiance en nous, nous encouragent à aller de l’avant, à ne surtout pas nous résigner face aux défis qui nous attendent. Nous avons maintes fois réussi à renaître, nous pouvons le refaire.

Évidemment, tout le monde n’a pas gagné des Majeurs ! Mais nous connaissons tous dans nos familles, dans nos amis, dans nos voisins au coin de la rue, des champions anonymes mais incroyables, des personnes impressionnantes pour ce qu’elles sont, ont fait ou font, des personnes admirables que nous sommes peut-être même les seuls à connaître, mais qui nous inspirent tellement. Qui inspirons-nous ?

 

On remet ça ?

Nous avons tous déjà remporté des victoires grâce aux soutiens de nos parents, de nos amis, de professeurs, de collègues, de personnes parfois inattendues, et ces victoires ont profité à d’autres personnes. La victoire est un sport d’équipe. Et toutes les victoires sont belles. Pour certains, la victoire peut être de gravir le Mont Blanc quand, pour d’autres, c’est de parvenir à respirer sans assistance, couchés dans une chambre d’hôpital au niveau de la mer. Chaque pas a son importance, sa direction, sa victoire.

Gagner, ce n’est pas être parfait. Gagner, c’est relever le challenge de vivre, être prêt, prêt à recommencer.

— Ça vous dirait, une nouvelle partie ?

 

L’ALBATROS, PARCOURS DE VIE

Cet article est un extrait digest de l’ouvrage L’Albatros parcours de vie*

Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr

 

 

Précédemment

Votre progression dépend de votre approche stratégique et psychologique sur le parcours, c’est pourquoi nous vous invitons à considérer chaque parcours de golf comme un voyage initiatique.

Et ce voyage, nous vous proposons de le faire sur le parcours mythique du Golf national, l’Albatros, en retrouvant ici les épisodes précédents :

Épisode 1 : EN AVANT – Prendre son élan

Épisode 2 : L’APPONTAGE – Trouver sa mission

Épisode 3 : LE MÉRANTAIS – Trouver son élément

Épisode 4 : CHATEAUFORT — Trouver sa force

Épisode 5 : PLEIN GAZ – Trouver sa passion

Épisode 6 : MAÏS ET COLZA – Trouver ses racines et ses ailes

Épisode 7 : LE DROMADAIRE – Devenir heureux avec son Je.u

Épisode 8 : GREEN-KEEPER — Devenir compétent inconscient

Épisode 9 : VENT DEBOUT — Jouer en mode sans échec

Épisode 10 : LA MARE AUX FOULQUES – Mieux se préparer pour aller plus loin

Episode 11 : LES GRENOUILLES – Engranger du positif avec Patricia Meunier-Lebouc

Épisode 12 : LE GOULET – Performer sur le parcours et au-delà

Épisode 13 : L’ILE AUX CHENES – Sculpter son swing

Episode 14 : LES COLLINES DE COLLIN – Avoir la chance du vainqueur

Épisode 15 : LE JUGE – Apprendre à gagner

Épisode 16 : L’APPEL – Nager dans le flow

Épisode 17 : LE VERDICT – Eh bien, golfez maintenant !

 

Cet article est un extrait de l’ouvrage L’Albatros, parcours de vie.

Quel que soit votre niveau (du débutant au pro), n’hésitez pas à contacter Jean-Christophe Buchot, coach en stratégie et optimisation des performances, pour des accompagnements spécifiques : jcbuchot@albatros-coaching.fr

 

©JCH.BUCHOT